La transformation numérique occupe de façon croissante les réflexions des entreprises : comme le montre le graphique suivant, basé sur le nombre de recherches dans le monde pour différentes méthodes d’amélioration de la performance, la transformation numérique (“digital transformation”) dépasse désormais les méthodes d’excellence opérationnelle et de progrès continu (comme le “lean manufacturing”), de relocalisation de la chaîne de valeur (notamment la relocalisation des capacités de production, ou “offshoring”) ou de refonte radicale des processus (“reengineering”).
La notion de transformation numérique regroupe en fait des démarches très différentes, qui correspondent à la fois à des phases de maturité et au type d’entreprise qui les porte. Schématiquement, on peut distinguer trois types d’entreprises, en fonction du niveau de maturité de leurs réseaux, de leurs applications, de leurs données et de leur usage de la technologie (cf. ci-après).
Transformation numérique : extension de la boîte à outils ou réinvention de l’entreprise ?
Pour les entreprises qui passent du stade “analogique” à “entreprise outillée”, la transformation consistera majoritairement à étendre la “boîte à outils” : réaliser une mise à niveau de leurs réseaux, applications et bases de données (ainsi que de leurs équipes qui en sont chargées), et améliorer la réalisation des processus grâce à de nouvelles applications. Dans ce type de transformation, la direction informatique restera dans un rôle de support et de mise en place d’outils, et les directions opérationnelles se contenteront d’une amélioration marginale de leur processus.
Elles atteindront un niveau de performance nettement plus faible que les entreprises du troisième stade. Ce stade comprend majoritairement des entreprises “digital native” qui ont été construites à partir de zéro dans un monde “post internet”, dont les processus utilisent le digital pour apporter des services ou des améliorations impossibles à réaliser par améliorations progressives d’anciens processus : il est difficile de fabriquer des ampoules par améliorations incrémentales d’une bougie.
Passer du second au troisième stade est un type de transformation numérique très différent de la transformation précédente. Ainsi, l’utilisation des outils du marché ou des données issues des systèmes historiques doit être complétée par une capacité à réaliser rapidement en interne des applications “de cycle court” (typiquement, quelques mois) ou à capter les données nécessaires aux nouveaux services (IOT, applications dédiées, connecteurs extrayant les données des systèmes historiques…).
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