Les levées de fonds sont d’actualité : après Mirakl, devenue licorne la semaine dernière après avoir bouclé un tour de table à 300 millions de dollars, c’est Sendiblue aujourd’hui qui lève 140 millions d’euros.
Ces réussites ont de quoi faire rêver nombre d’entrepreneurs. Julien Foussard nous donne ses conseils afin de réussir une levée de fonds.
Julien Foussard souligne l’importance de l’engagement des équipes
En premier lieu, Julien Foussard souligne qu’une levée de fonds n’est pas une aventure individuelle mais bien collective.
Dans cette perspective, Julien Foussard insiste sur le rôle joué par les équipes et surtout leur engagement : il est indispensable d’avoir une équipe totalement dédiée au projet.
L’équipe finance est alors en charge de piloter le projet en lien avec les fondateurs qui, la plupart du temps, rencontrent directement les investisseurs.
La rencontre avec les investisseurs est une étape cruciale dans le processus de levée de fonds : elle permet de leur présenter le business plan mais également le produit en lui-même. Il est indispensable que les investisseurs soient séduits au premier contact. L’équipe finance peut ensuite prendre le relais sur la partie data.
Julien Foussard précise que l’engagement des équipes dans le projet dépend bien évidemment de leur taille, de l’organisation ainsi que de leurs facultés sur le sujet mais il est primordial que tout le monde soit investi sur le sujet, notamment pour la suite.
En effet, dans le cas où le premier contact avec les investisseurs est positif, il est fort probable que ceux-ci souhaitent rencontrer les équipes marketing ou commerciales. Il n’est ainsi selon Julien Foussard pas possible que quelqu’un fasse figure de « passager clandestin ».
Ainsi, la contribution au Pitch deck, qui sera ensuite présenté aux investisseurs, doit avoir été collective. C’est la mobilisation générale d’une équipe sur un projet qui en fait toute la puissance.
De plus, l’autre critère indispensable de réussite d’un projet est la précision : afin de rassurer les investisseurs il est absolument nécessaire d’avoir recours à des données chiffrées.
Julien Foussard rappelle l’importance de la précision dans la présentation d’un projet
Julien Foussard souligne que l’investissement dans un projet n’est pas un acte anodin. Il semble indispensable que les données livrées soient les plus exactes possibles.
L’appétence des investisseurs pour les chiffres peut être différente selon les pays mais Julien Foussard indique que la « data room » doit dans tous les cas être travaillée au maximum.
À titre exemple, les investisseurs américains sont réputés pour accorder une grande importance aux données dans leurs choix d’investissement, contrairement aux européens qui s’y intéressent dans une moindre mesure.
En soignant la partie sur les données et en fournissant aux investisseurs le maximum de renseignements, ceux-ci poseront vraisemblablement moins de questions sur le sujet. Cela permettra de gagner un temps précieux sur l’ensemble du process, qui peut se révéler long.
En effet, Julien Foussard rappelle qu’il faut être prêt à donner régulièrement aux investisseurs des réponses sur des points qu’ils seront incontestablement obligés de souligner.
Cela permet à Julien Foussard d’aborder le dernier point crucial d’une levée de fonds réussie : la préparation.
Julien Foussard insiste sur l’importance de la préparation
Pour Julien Foussard, le dernier critère d’une levée de fonds réussie est loin d’être un simple détail : la préparation est indispensable.
Une levée de fonds est une longue course à laquelle il est indispensable de se préparer correctement.
Il est important d’avoir en tête que les équipes seront mobilisées sur le projet pendant de nombreux mois à plein temps. L’envie, l’engagement et la détermination envers le projet doivent ainsi être sans faille.
Par ailleurs, il est important que les collaborateurs soient suffisamment nombreux afin d’absorber la charge de travail qui va leur incomber.
Au-delà de la taille des ressources humaines, Julien Foussard souligne que les personnes participant au projet doivent être prêtes psychologiquement : les négociations peuvent être difficiles, de même que le résultat final. Il ne faut pas se décourager à la première difficulté et être toujours déterminé.
Par ailleurs, une fois la levée de fonds terminée, il faut être prêt pour la partie juridique, qui n’est elle non pas de tout repos prévient Julien Foussard.